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La vocation ou l’appel de Dieu

posté le 29 juin 2020
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Prier pour les vocations

La Journée mondiale des vocations n’ayant pu être célébrée dans le diocèse à cause du confinement, notre évêque a décidé de faire du dimanche 28 juin la journée diocésaine de prière pour les vocations. Partage de cette journée au Carmel…

Homélie du P. Benoît Ricaux

photo carmel du havre clocherPuisque ce dimanche est journée de prière pour les vocations, il convient de parler de la vocation. La vocation dont il s’agit n’est pas la vocation en général, cet appel à le suivre que Jésus lance à tout homme. Tout homme, en effet, a vocation à suivre Jésus. Ce n’est pas non plus la vocation au sens flou, quand on dit qu’on a vocation à s’occuper des malades, à enseigner, à faire de la musique, voire à se marier. Ce dont il s’agit ici, c’est de la réponse faite à Dieu par certains de lui consacrer leur vie. Vocation au sens de vocation religieuse ou de vocation sacerdotale.

La vocation est une réalité divine. Elle échappe au regard humain de l’homme, car il ne peut ni voir, ni mesurer l’invisible. La vocation religieuse, comme la vocation sacerdotale, éclot au plus profond du cœur de celui qui est appelé. Comme pour le jeune Samuel, c’est un appel dans la nuit, un appel très personnel. C’est un appel intérieur qui échappe au raisonnement, un peu comme le sentiment amoureux. Le cœur a ses raisons, que la raison ne connaît pas.

Ce qui est beau, c’est de constater que ça arrive ; ce qui est beau et stimulant, c’est de prendre conscience que Dieu continue d’appeler.

Depuis saint Antoine, le père des moines, qui entend l’évangile du jeune homme riche : vends tes biens et suis-moi, qui le prend pour lui et qui le fait, jusqu’à nos jours dans le monde entier, en Asie, en Afrique, et même chez nous, cet appel intérieur retentit, secrètement, mais réellement.

Il touche des cœurs d’hommes et de femmes. Il les pousse à accepter librement de répondre. Il les invite à tout laisser pour suivre Jésus comme jadis Simon, Jacques, Philippe et les autres.

C’est un appel intérieur si fort et si impératif, et qui s’accompagne de tant de joie, que celui ou celle qui l’entend est prêt à faire ce qui aux yeux du monde a des allures de folie. Il faut vraiment être Dieu, il faut vraiment avoir donné soi-même sa vie par amour, pour demander à quelqu’un de n’avoir par amour ni famille, ni descendance, ni patrimoine, ni liberté.

Evidemment, si on regarde ces choses au ras du sol, on pourra dire ce qu’on voudra et le contraire. Mais si vous les regardez, les yeux éclairés par la lumière de l’Esprit Saint, alors vous vous exclamerez comme le patriarche Jacob : Mais c’est Dieu qui était là et je ne le savais pas !

La vocation n’est pas une question de nombre. Il suffit d’une vocation pour manifester la présence miséricordieuse de Dieu et son intervention dans notre histoire.

Car si la vocation est une affaire éminemment personnelle, une affaire entre Dieu et celui ou celle qu’il appelle, elle est de la plus haute importance pour toute la communauté et même pour toute la société.

Il en est de la vocation comme de tous les mystères chrétiens, de l’Incarnation à la résurrection. Ce qui importe, c’est leur réalité. S’il est vrai que Dieu s’est manifesté en Jésus notre Seigneur, si Jésus est vraiment ressuscité, si Dieu appelle vraiment des hommes et des femmes à tout laisser pour le suivre, alors il faut bondir de joie devant ces merveilles.

 

La communauté de ceux qui vivent dans la foi et dans la joie de la résurrection de Jésus, ne doit cesser de s’émerveiller de cette continuelle intervention de Dieu qui la touche de si près. Elle doit tout faire pour que ces mystères soient célébrés, pour que ces appels ne soient pas étouffés et qu’ils puissent s’épanouir.

Ce qui se passe mystérieusement dans l’Eucharistie, se passe aussi mystérieusement dans la communauté, quand un homme ou une femme répond à l’appel de Dieu et lui consacre sa vie.

Ce n’est pas une question d’utilité, ni même de nécessité, c’est d’un autre ordre, comme la beauté d’un paysage n’est pas du même ordre que sa rentabilité.

Même si les temps sont durs, il n’y a pas de raison de douter de la volonté de Notre Seigneur de continuer à appeler. Il n’y a pas de raison de penser que Dieu n’appellerait pas aujourd’hui comme hier, des missionnaires, des pasteurs, des évangélisateurs, des prêtres, des contemplatifs, et des martyrs.