Revenir à la maison…
Béni soit celui qui m’a tant attendue ! (Vie, Prologue, 2) : sainte Thérèse a mis du temps, beaucoup de temps pour rentrer chez elle et y découvrir Jésus Christ qui l’aimait et l’attendait. C’est cet itinéraire qu’elle raconte dans le Château intérieur. Elle y compare l’âme – notre intériorité – à un diamant ou un cristal parfaitement limpide qui est irradié par la lumière et la beauté de Dieu…
Les 1ères demeures : Se décider à entrer
Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur (Luc 12,34) : sainte Thérèse constate que l’agitation du monde nous attire et nous chasse hors de nous-mêmes. Elle nous demande d’ « entrer » dans notre intériorité, c’est-à-dire de commencer à faire silence en nous-mêmes et à nous retirer pour prier, chaque jour.
Il s’agit de nous décider à entrer en nous-mêmes pour y découvrir un lieu de toute beauté – nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, nous dit-elle – lieu même où habite le Christ en nous, où nous nous découvrons aimés.
Les 2èmes demeures : combattre pour durer
Devant les difficultés que nous rencontrons – ennui pendant la prière, distractions, difficultés relationnelles dans la vie – nous sommes tentés de retourner sur nos pas et de rester en dehors du château, abandonnant la prière et la lecture de l’Evangile que nous avions commencées.
Les 3èmes demeures : s’arrêter ou continuer ?
Nous arrivons là dans une zone de stabilisation de notre vie de prière qui devient plus régulière et commence à s’articuler avec notre vie quotidienne. Selon sainte Thérèse, nous courons alors un grand danger : celui de nous arrêter, de nous croire arrivés !
Comment sortir de cette ornière ? Ne pas vouloir que notre volonté se fasse, mais celle de Jésus ! nous dit sainte Thérèse. Elle nous propose alors l’icône du jeune homme riche : tout ce qu’il a fait est déjà très bon. Mais le Christ l’invite à plus, à quitter sa manière bien rangée et raisonnable d’aimer, pour avancer libre et confiant sur un chemin non tracé. Et là c’est le Christ qui enfin conduit notre vie…
Les 4èmes demeures : accueillir le don de l’Esprit-Saint
Ici l’ambiance change. Nous avons réellement laissé le gouvernail de notre vie au Christ, et lui-même nous donne son Esprit-Saint pour qu’il nous conduise au centre de nous-mêmes, là où le Christ habite.
Faisant référence au mystère de la mort et de la résurrection de Jésus Christ, sainte Thérèse prend l’image du ver à soie qui devient papillon pour décrire ce qui est en jeu dans ces demeures.
Il s’agit de vivre une Pâque intérieure : mourir à nous-mêmes pour ressusciter avec lui, le Christ, et devenir encore plus semblable à lui dans son union au Père et dans le service de la dignité inégalée de tout être humain…

Désormais nous sommes si intimement liés au Christ qu’il nous apprend à regarder le monde comme Lui le regarde : un regard qui relève, qui espère l’autre, qui appelle à la vie, un regard aussi qui dénonce l’injustice ou le mensonge.
Les 7èmes demeures : servir et aimer
Voilà le but de toute vie spirituelle. Nous être laissés ajuster à Dieu pour aimer et servir comme le Christ lui-même l’a fait. Là, il n’y a plus d’antagonisme entre l’action et la contemplation. Sainte Thérèse nous propose d’être Marie et Marthe car maintenant ce qui nous importe c’est de faire la volonté du Père et non plus seulement la nôtre…
Simple cartographie intérieure pour devenir une louange vivante de Dieu et annoncer par tout notre être que chaque homme, chaque femme est aimé de Dieu !
Pour approfondir…
Explorer son Château intérieur, par Wilfrid Stinissen, paru aux Editions du Carmel
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