Le monde de sainte Thérèse

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L’itinéraire spirituel de sainte Thérèse est incompréhensible sans connaître quelques traits majeurs de l’époque qui l’a vue naître.

Le XVIe siècle espagnol, le « Siècle d’or », est traversé par de grands changements politiques, sociaux et religieux.

La découverte du « Nouveau Monde », d’abord. Sainte Thérèse va voir tous ses frères partir à l’aventure vers ces terres lointaines, attirés par leurs richesses, comme nombre de jeunes hommes de la noblesse espagnole. Pour elle, l’aventure sera une aventure intérieure, à la découverte de cette terre inconnue qu’est notre intériorité, là même où Dieu demeure et nous attend…Ces terres lointaines décrites par ceux qui partent là-bas et en reviennent seront aussi pour sainte Thérèse, l’occasion d’élargir son horizon humain et donc l’horizon de sa prière pour tout homme, toute femme qui habite le globe.

 

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Un autre trait majeur qui traverse la société de cette époque est le débat qui agite l’Eglise d’alors. La question pourrait se résumer ainsi :

statue_therese_davila Faut-il lorsque l’on prie s’enfoncer toujours plus profondément dans le silence intérieur jusqu’à se « perdre soi-même » en laissant de côté toute représentation du Christ,

ou bien faut-il toujours revenir à l’ « humanité du Christ » – c’est-à-dire la lecture de l’Évangile ?
S’inscrivant en faux contre une position trop spiritualiste à son avis, sainte Thérèse prend très fermement position dans ce débat : elle nous conseille de ne jamais abandonner la contemplation de l’humanité du Christ dans l’Évangile – autrement dit de ne jamais abandonner la lecture de l’Évangile ! – même lorsque l’on est parvenu à un recueillement intérieur très profond et silencieux.

 

Voici ce qu’elle dit de la prière silencieuse qu’elle appelle oraison : L’oraison est un échange d’amitié fréquent, seul à seul, avec Jésus dont on se sait aimé (Vie 8,4)